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Denis LÉONIS

Revue de presse politique, économique, environnementale et nouvelles technologies

Dimanche 20 décembre 2015

Bonne fête du 20 décembre

Bonne fête du 20 décembre

Dimanche 20 décembre 2015
Dimanche 20 décembre 2015
Dimanche 20 décembre 2015

Quand l'éducation nationale " vend " le métier de prof avec " Star Wars "

 

On est manifestement d'humeur cinéphile, au ministère de l'éducation nationale. Pour susciter les vocations et rendre glamour  une campagne de recrutement qui se répète tel un rituel, année après année, la Rue de Grenelle n'est pas allée chercher bien loin sa source d'inspiration : elle l'a puisée dans Star Wars, dont personne n'a pu ignorer, mercredi 16 décembre, la sortie dans les salles du septième volet.

" Je suis ton prof ", peut-on lire en gros caractères sur un visuel interactif relativement kitsch mis en ligne depuis le 15 décembre. Même code graphique, mêmes couleurs que ceux popularisés par la saga de George Lucas - un fond noir constellé d'étoiles. Même syntaxe et même phrasé pourtant on ne peut plus éloignés des codes de l'école.

La forme est parodique : le ministère de l'éducation se rêve en Maître Yoda galvanisant de jeunes padawans - des apprentis - avant qu'ils n'entrent dans l'arène scolaire. Le discours, lui, se veut sérieux. Il tient en sept slogans : " Pour devenir prof, te former tu devras. " " Pour te former au métier de prof, en ESPE - Ecole supérieure du professorat et de l'éducation -  tu iras. " " La passion de transmettre, avoir tu dois. " " Pour s'accomplir et faire de grandes choses, de toi les élèves ont besoin. " " Les valeurs de la République, aux élèves tu transmettras. " " Un prof connecté, tu seras. " Enfin, " Pour tout savoir sur le métier d'enseignant, à la lettre d'information du t'abonneras. " A côté de chaque commandement, une icône en forme de planète donne accès à un contenu multimédia.

L'éducation nationale n'est pas la seule à avoir cédé à la frénésie Star Wars. Pour accompagner la sortie du Réveil de la force, la gendarmerie a tweeté dès mercredi une affiche : " Gendarmes, la force est déjà là pour vous. " Le Quai d'Orsay, un dessin d'Obi-Wan Kenobi : " Nous n'imposons pas à nos diplomates de porter la robe de bure. " Des militaires et des politiques, en France comme à l'étranger, se sont aussi prêtés au jeu.

Un détournement de nature à attirer les 25 000 candidats sur lesquels le ministère de l'éducation mise, en  2016, pour tenir la promesse des 60 000 postes sur le quinquennat ? Rien n'est moins sûr : sur les réseaux sociaux, les enseignants n'ont pas tous salué, loin s'en faut, cette façon de communiquer. Quelques-uns se sont dit choqués ; d'autres tout simplement désabusés.

Mattea Battaglia

 

François Hollande, reprenez-vous !

Il reste seize mois au président de la République pour remettre le pays dans le bon sens. Il y a urgence. Sinon, c'est le naufrage assuré

François Hollande n'est pas le seul coupable du mal-être français, mais sa politique l'a aggravé. Ses réformes économiques sont trop insignifiantes pour relancer la croissance et l'emploi. Ses grands discours républicains ne réparent pas concrètement les fissures de notre pacte qu'il a si longtemps niées. Le président ferait bien de ne pas jouer au monarque au-dessus de la tempête, car lui et son gouvernement sont les premiers responsables du climat délétère dans lequel se sont tenues les élections régionales. Il est consternant d'entendre dire qu'à l'Elysée on est soulagé de pouvoir faire de la tactique sur les décombres d'un scrutin inquiétant pour tous.

François Hollande a un devoir  : comprendre la colère et combattre le désespoir en faisant en sorte que les seize mois qu'il lui reste ne soient pas les plus longs et les plus inutiles de la Ve  République. A l'agenda gouvernemental, je ne vois rien qui soit à la hauteur de l'avertissement des régionales.

Faire sauter des verrous

Sur le travail et l'emploi, il ne suffit pas de demander des rapports, de multiplier les commissions et de bricoler des mini-lois. Sommes-nous oui ou non en guerre contre le chômage, la désindustrialisation et le vote protestataire  ? Si c'est le cas, alors le gouvernement doit très rapidement faire sauter des verrous. Il faut simplifier les conditions de conclusion et de rupture du contrat de travail, donner la liberté aux entreprises sur le temps de travail, revoir la définition du licenciement économique. Un fil conducteur  : respecter l'autonomie des accords conclus dans les entreprises. Il est urgent d'effacer les seuils sociaux et leur nuisible logique  : plus vous embauchez, plus vous subissez d'obligations réglementaires  ! Urgent d'agir pour l'avenir de l'Unedic et ses 26  milliards de déficit, en mettant en place la dégressivité des allocations et une formation puissante et obligatoire pour les chômeurs de longue durée. Avec 1  % de croissance et plusieurs millions de chômeurs, le Parlement peut-il débattre pendant douze mois d'une mini-loi El Khomri - du nom de la ministre du travail - , comme il a débattu pendant douze mois de la petite loi Macron - le ministre de l'économie -  ?

Dans nos campagnes, les feux de la colère s'étendent. Pour nos agriculteurs, la baisse des charges est une question de vie ou de mort. Dans l'immédiat, le gouvernement doit libérer les agriculteurs de toutes les contraintes qui n'existent pas ailleurs en Europe. Nos administrations vont souvent plus loin que les législations communautaires. Un choc de simplification immédiat est nécessaire pour nos paysans qui ne sont pas seulement les paysagistes de nos territoires.

Du pays émane une demande d'autorité. Depuis quatre ans, notre politique de sécurité oscille entre fermeté et laxisme. Jamais les relations entre la police et la justice n'ont été aussi tendues. La garde des sceaux brouille le message de l'Etat. Sa réforme de la justice des mineurs programmée en  2016 doit être stoppée. Et si Christiane Taubira persiste à douter du bien-fondé de l'état d'urgence, alors elle doit être écartée du gouvernement.

Sur la remise en ordre de nos finances publiques, François Hollande doit se reprendre. Il use d'un argument fallacieux  : la sécurité des Français plutôt que la sagesse financière. Il y a trois ans, c'était une autre ficelle  qu'il tirait  : la croissance plutôt que la rigueur budgétaire. Nous n'avons eu ni croissance ni rigueur. La dette française s'est envolée, l'Etat n'a pas été réformé, nos administrations ont continué d'embaucher sans compter, les 150  000 postes supprimés par mon gouvernement ont été effacés par le culte du toujours plus... Le jour où le cours de l'euro et le prix du pétrole augmenteront, le jour où la BCE cessera de faire tourner la planche à billets et où nos taux d'intérêt se relèveront, la France sera au bord de la faillite et, ce jour-là, comment financerons-nous notre sécurité  ?

Le président de la République considère que le pacte de stabilité n'est rien d'autre qu'une obligation qui nous est imposée par l'extérieur, et non une exigence librement choisie par un pays souverain. Ce discours fait le jeu de tous ceux qui accusent Bruxelles de tous les maux qui sont en réalité les nôtres.

Alerte rouge

L'Europe part en vrille. Après la Grèce, après nos errements face aux afflux de réfugiés, voici la menace du "  Brexit  ". La France n'étant pas en situation de leadership, nos concitoyens cèdent à la tentation du protectionnisme. Quelle vision de la France et de l'Europe François Hollande oppose-t-il au repli nationaliste ? Quelle nouvelle politique face à la montée en flèche de l'extrême droite ?

Monsieur le Président, notre nation n'est pas seulement en état d'urgence face aux terroristes, elle est en alerte rouge sur le plan économique, social et démocratique. Le temps n'est plus aux demi-mesures. Si vous n'entendez pas l'avertissement, vous serez responsable du naufrage national.

François Fillon

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